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L'Amilcarinite aiguëou Maladie des gens décalésPar Gilles FournierEn marge du 1er Symposium International sur l'Amilcarinite, j'aimerais vous entretenir d'une maladie de plus en plus fréquente : "l'Amilcarinite aiguë" ou "Maladie des gens décalés". Cette affection (grave dans la mesure où dans l'état actuel de nos connaissances il n'existe pas de traitement spécifique) a été décrite pour la première fois dans les années 20 par l'éminent professeur Bordino. Depuis quelques années on assiste à une recrudescence importante de l'épidémie. Voici une description simplifiée de la maladie : L'Amilcarinite aiguë atteint le sujet de tout age (après l'obtention de son permis de conduire) et de toute catégorie socioculturelle : de l'avocat (que je ne dénoncerai pas) au fonctionnaire de l'EDF (que vous connaissez bien) en passant par le Stewart d'Air France et le boulanger parisien. 1/ L'agent pathogèneIl s'agit d'un virus : l'Amilcarus-Pégasus, de la famille des "Cyclecarus", étudié en 1921 par le célèbre entomologiste Charles Duval. C'est une petite bestiole haute sur pattes, un peu dégingandée, au corps fusiforme, à l'empattement court, au métabolisme tristement latéral. Ses ai1es ("papillon", gouttière, en "hélice", etc) permettent de distinguer plusieurs sous-groupes. Mais c'est la forme de sa pointe (par laquelle semble être inoculé le venin) qui est caractéristique de la bébête. Sur le plan sexuel, les performances de l'Amilcarus-Pégasus sont souvent exagérées; on peut seulement affirmer qu'elles dépendent étroitement de la longueur des rapports du couple. 2/ L'incubation de la maladieElle est relativement courte et même le plus souvent foudroyante. Plus l'incubation est courte, plus virulente est la maladie. 3/ Le malade et sa maladieLe malade atteint d'Amilcarinite Aiguë présente un dédoublement de la personnalité diffici1e à individualiser dans la vie courante, il devient parfaitement reconnaissable lors des poussées de la ma1adie. On le voit alors se réunir dans un élan grégaire avec d'autres Amilcaristes, pour constituer un genre de secte au comportement difficile à saisir pour un profane. Affublés de cagoules ou de casquettes, vêtus d'une combinaison blanche, une clef de 10 dans une main, un verre dans l'autre, les membres se rassemblent autour de certaines phrases rituelles :
La maladie évolue par poussées successives et par épidémies. On se rappelle tout particulièrement de celles de Villefranche ( e n Beaujolais) de 1983, Montreux 1984 et Limoges 1985. Les spécialistes de la question prévoient une très grosse épidémie dans la région de Tarascon en Mai 1986. 4/ Les différentes formes de la maladieA côté de la forme classique, on distingue quelques formes cliniques particulières, entre autres :
5/ Les maladies voisines à ne pas confondre avec l'AMILCARINITEOn les regroupe sous le nom de "Cyclecarinites. La plus connue est la Salmsonite dont les malades sont complètement culbutés. 6/ Evolution de la maladieL'évolution insidieuse se poursuit inéxorablement. Nous connaissons au moins deux cas de malades ayant dépassés l'âge de 70 ans et qui en sont sérieusement atteint. La contagiosité de la maladie est extrême, expliquant son développement actuel. On signale quelques cas d'Amilcarisme se doublant d'un Bugâttisme associé. Aucun cas de Sidamilcarinite n'a encore été dévoilé. 7/ A l'étrangerL'Amilcarinite Aiguë revêt les mêmes caractères. La traduction du mot Amilcarinite varie d'un pays à l'autre : Kaiserinite en Allemagne Peacockite en Angleterre Kerstenite en Hollande De Deurwaerderite en Belgique De Boerite en Suisse. 8/ Le TraitementHeureusement il n'y en a pas pour l'instant ! , d'ailleurs les malades refusent toute thérapeutique et semblent vivre en bonne harmonie avec leur virus. Même les sujets contaminés par le Bugâttisme conservent les symptômes classiques de l'Amilcarinite. Le traitement à l'huile de Ricin semble au contraire accentuer les symptômes. Gilles Fournier / Rétromobile 1986 |